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Marie Boehlen

Députée PS au Grand Conseil du canton de Berne de 1974 à 1986

« Les femmes ont pu mettre partout leur grain de sel et mettre de la nuance, apportant parfois des perspectives qui auraient été inimaginables pour les hommes. Elles ont transformé les lois masculines pour en faire les lois des hommes et des femmes. »

1986, Journal du Grand Conseil, p. 293

 

Marie Boehlen, députée PS au Grand Conseil de 1974 à 1986. Photo : Archives de l’Etat du canton de Berne, PBA BZ B 272.

Dr. Marie Boehlen (1911 – 1999) prend sa retraite à l’âge de 60 ans pour entrer dans la politique institutionnelle après avoir consacré plusieurs dizaines d’années de sa vie à la lutte pour le suffrage féminin. En entrant au conseil de ville de Berne, où elle représente le parti social-démocrate, en 1971, elle est l’une des premières Bernoises élues députées communales. De 1974 à 1986, elle est membre du Grand Conseil bernois. Au cours de cette période, Marie Boehlen dépose 50 interventions parlementaires et participe à de nombreuses commissions spéciales.

Une fois le principe de l’égalité entre la femme et l’homme ancré dans la Constitution fédérale, Marie Boehlen dépose au Grand Conseil un postulat en vue de la création d’un état-major cantonal chargé des questions féminines. S’ensuit la création non pas d’un état-major mais de la commission extraparlementaire « Egalité des droits entre la femme et l’homme ». Le Conseil-exécutif désigne Marie Boehlen pour présider cette nouvelle commission. Les 19 membres qui la composent ont pour mandat d’examiner la législation cantonale afin d’identifier les inégalités entre la femme et l’homme. En 1984, Marie Boehlen remet, au nom de la commission, le dossier volumineux contenant la liste complète des lois à revoir avec des propositions concrètes de modifications.

En 1940, Marie Boehlen adhère à l’Association suisse pour le suffrage féminin, dont elle préside la section bernoise. En 1942, un comité d’action y est créé que Marie Boehlen préside également. Le Aktionskomitee der kantonalbernischen Vereinigung für die Mitarbeit der Frau in der Gemeinde (Association bernoise pour la participation des femmes dans les communes) est fondé en 1947, mené par Marie Boehlen. Grâce à ce comité, les militantes pour le suffrage féminin rallient à leur cause un grand nombre d’hommes et de femmes du milieu rural. En 1968, le canton de Berne adopte l’introduction facultative du suffrage féminin au niveau communal.

Marie Boehlen grandit à Riggisberg dans la ferme familiale et obtient un diplôme de maîtresse secondaire. Elle reprend des études, d’abord au gymnase puis de droit. C’est là qu’elle commence à s’intéresser aux questions féminines et à la politique. Elle obtient son brevet d’avocate mais malgré ses bons résultats et un long séjour à l’étranger, aucun cabinet n’est prêt à l’embaucher : les femmes dans les cabinets d’avocats sont plutôt des secrétaires. Elle ne se laisse pas décourager et, en 1956, elle devient la première femme juriste de la Ville de Berne et la première femme de Suisse à exercer une telle fonction à temps plein. C’est dans cette position qu’elle introduit « l’astreinte au travail » – une peine disciplinaire qui offre une alternative aux amendes, réprimandes ou aux privations de liberté.

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